Un des films les plus attendus de 2022 était sans contredit celui sur la vie d’Elvis Presley. À ce jour, la biographie sur la vie du légendaire roi du rock’n’roll réalisé par Baz Luhrmann a engendré pas moins de 299,2 millions de dollars américains.
J’anticipais son arrivée en salle depuis déjà quelques mois puisque mon père, grand admirateur d’Elvis, avait entendu parler du projet et ne cessait de me rappeler que nous irions le voir à sa sortie. Nous nous sommes donc dirigés quelques jours à peine après sa sortie en salle, au cinéma pour le voir.
Mes attentes étaient élevées et celles de mon père probablement plus encore. Nous avons passé un moment agréable, mais une fois le film terminé, je n’avais pas l’impression d’être en mesure d’en faire une critique suffisamment étoffée. C’est qu’il se passe beaucoup de choses dans ce film, autant en ce qui concerne l’histoire qu’au niveau de l’esthétisme.
Le style extravagant de Baz Luhrmann ressort dès le générique. Les lettres E et P, qui font référence au prénom et au nom du personnage principal, sont mises de l’avant dans des teintes de dorées qui rappellent l’opulence, mais également le style flamboyant du réalisateur australien. L’esthétisme particulier de ses films peut parfois distraire et dénaturer l’histoire qu’il tente de raconter. C’était ce que j’appréhendais avec Elvis. Heureusement dans ce cas-ci, les artifices bien dosés n’arrivent pas à faire de l’ombre à l’artiste plus grand que nature qu’était Elvis.
Le rythme rapide avec lequel les images défilent peut nous étourdir au début, notamment lors de l’enfance d’Elvis. On le voit participer à des chorales gospel et être porté par la musique. Mais au moment où il commence sa carrière, le rythme ralenti pour mettre de l’avant cette période de sa vie, indispensable à son histoire. Les cinéphiles peuvent à la fois apercevoir l’artiste, pour qui la musique était une véritable passion, et l’homme proche de sa famille qui avait tendance à se rebeller contre les convictions de l’époque. Elvis nous apparait comme un être complexe, passionné, authentique et sensible au malheur des autres comme lorsqu’il décide d’interpréter la somptueuse ballade If I can dream lorsque Martin Luther King est assassiné.
La performance d’Austin Butler dans le rôle principal est remarquable. Il reproduit avec beaucoup de réalisme les gestes de la star ainsi que ces chansons. L’acteur a en effet chanté les mélodies interprétées lors du début de la carrière d’Elvis. Les voix de Butler et de Presley ont ensuite été mixées pour les reproduire les chansons interprétées plus tard dans sa carrière.
Un autre personnage du film, le Colonel Parker, est très présent. C’est d’ailleurs lui qui fait la narration. Il a sans contredit exercé une influence importante sur la carrière de la star, mais il en a aussi profité pour lui soutirer 50% de tous ses revenus. Il a par la même occasion emprisonné l’artiste dans une cage dorée pour le reste de sa vie. Endetté, Elvis devait continuer de se produire à Las Vegas malgré ses problèmes de santé et sa dépendance aux médicaments. Une fin de vie bien triste pour celui qui est à ce jour toujours connu comme l’un des artistes les plus importants de l’histoire de la musique.
Le colonel Parker, on le découvre, était un imposteur. Il ne voulait pas que son protégé se produise à l’extérieur du pays puisqu’il n’aurait pas pu le suivre. Avec ses nombreux mensonges, il arrivait à créer un environnement de peur afin de manipuler la star. Son nom était emprunté, son image aussi. Tom Hanks interprète ce personnage avec tous les stéréotypes qui lui collent à la peau de sorte qu’on a parfois l’impression qu’il s’agit d’une caricature.
Les Razzies, qui récompense chaque année les ratés du cinéma, l’ont d’ailleurs nommé vainqueur dans la catégorie du pire acteur de soutien pour ce rôle. Il s’agit pour Hanks d’une première dans sa carrière, l’acteur est normalement louangé pour ces interprétations au grand écran.
Somme toute, Elvis est un film divertissant qui permet au public de mieux comprendre la vedette et d’apercevoir l’homme derrière celle-ci. La performance de l’acteur principal est impressionnante, les costumes sont époustouflants et les reproductions sont fidèles à la réalité. Si vous n’avez qu’un film à voir sur le King, c’est celui-ci.
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