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Photo du rédacteurManon Beauchemin

Blonde (2022)

Dernière mise à jour : 20 oct. 2022

Le nouveau film sur la vie de Marilyn Monroe produit pour Netflix Blonde est basé sur le livre du même titre par l’auteure Joyce Carol Oates. L’auteure insiste sur le fait qu’il s’agit d’une fiction, et qu’il serait déraisonnable d’interpréter l’histoire comme une biographie, néanmoins, il est difficile de ne pas faire le rapprochement avec la réalité vécue par Norma Jeane alias Marilyn Monroe. Loin de faire l’unanimité auprès des abonnés du populaire service de streaming, Blonde laisse croire aux spectateurs que la vie de l’icône hollywoodienne fut une tragédie sans fin.


Réalisé par Andrew Dominik, connu entre autres pour Killing them softly ou The assassination of Jesse James by the coward Robert Redford, des films portant sur des criminels et empreints de violence, le néo-zélandais n’était peut-être pas le meilleur choix pour raconter l’histoire de la célèbre actrice. Plutôt que de se baser sur les faits, notre perception de la star ainsi que les mythes les plus connus l’entourant sont à mainte reprise utilisés durant le film d’une durée de près de trois heures.


En effet, si certains spectateurs mentionnent avoir eu de la difficulté à regarder le film à cause des horreurs vécus par la star de cinéma, c’est davantage la façon de raconter son histoire qui fait défaut selon moi. Marilyn a vécu une vie traumatisante, c’est bien connu. Sa mère souffrait de problèmes mentaux graves et négligeait sa fille, son père quant à lui, était absent. Elle cherchera l’amour autour d’elle toute sa vie et à la place fera face à la déception. Cependant, bien que les drames vécus par Marilyn doivent absolument être abordés pour bien comprendre l’état d’âme du personnage, ces éléments doivent être traités avec une certaine sensibilité, ce qui n’est pas le cas dans ce film. De plus, certains plans contenant des gestes à caractère sexuel sont totalement inutiles et frôlent la pornographie, ce qui rend l’expérience désagréable voire inconfortable. Cette décision est non seulement un manque de respect envers Marilyn, mais elle donne aussi l’impression que le réalisateur manque de savoir-faire.


Le rythme du film est infernal, les plans défilent à une vitesse étourdissante ce qui empêche d’apprécier son déroulement. Le spectateur peine à reprendre son souffle qu’un autre évènement traumatisant survient, comme si la vie de Marilyn n’était qu’une succession d’épisodes dramatiques. Le résultat est un récit chaotique dans lequel Marilyn est abusée, dénigrée, abandonnée, écorchée, à un point tel qu’il n’y a de la place pour rien d’autre. Cela permet sans aucun doute de l’exploiter davantage, et ce, soixante ans après son décès. On se retrouve avec un film sans aucune nuance, aucune profondeur, alors que son personnage principal, une légende de cinéma, ne peut être qu’intéressant. Même si Marilyn a vécu de nombreux malheurs durant sa courte vie, quelques instants de stabilité auraient certainement permis de donner un peu de répit aux spectateurs et de rendre le tout plus réaliste. Malheureusement, l’exécution manque cruellement d’habileté et on termine le visionnement totalement épuisé, vidé de notre énergie.


Seuls points positifs : la distribution de talent et la performance solide de l’actrice principale. Ana De Armas arrive à capturer l’essence du sexe symbole et délivre une performance digne de son personnage. On peut détecter la naïveté mais également la résilience dont a fait preuve Marilyn tout au long de sa vie. Les images, particulièrement celles en noir et blanc, et le format ancien dans lequel certains plans ont été tournés, ajoute aussi une touche intéressante, alors que les reconstitutions elles, sont vraiment surprenantes.


Pour conclure, Blonde est le récit condensé et forcé des épisodes tragiques de la vie de Marilyn Monroe. L’accent est mis sur les périodes sombres de l’histoire de l’artiste de manière à nous rappeler constamment la triste vie qu’elle a vécue. Bien que la déception ait sans cesse suivit Marilyn, il est important de se rappeler qu’il s’agit d’une œuvre de fiction, et que la vie est bien souvent plus nuancée que ce que l’on peut voir dans les films. 5/10



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