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Photo du rédacteurManon Beauchemin

Barbie: redonner aux femmes une juste part de pouvoir (critique)

Dernière mise à jour : 16 févr.

Barbie est enfin arrivée sur les grands écrans du monde entier, mais son univers rose bonbon était déjà présent un peu partout depuis des semaines avec la promotion importante entourant le film. D’abord perçu comme un film banal destiné à faire rire petits et grands, il s’avère que les cinéphiles auraient bel et bien sous-estimé le blockbuster de l’été.


À Barbieland, les femmes règnent. Elles sont médecins, avocates ou scientifiques et peuvent tout faire. Elles vivent en harmonie persuadées d’avoir rendu les filles humaines heureuses. Mais un jour, Barbie (Margot Robbie) s’aperçoit que quelque chose cloche. Elle fait bruler son petit déjeuner, se retrouve avec les pieds plats et songe même à la mort. Elle doit donc se rendre dans le monde réel afin de retrouver la jeune fille à qui elle a déjà appartenu pour redevenir une Barbie parfaite.


Accompagnée de Ken (Ryan Gosling), elle se rend dans le monde réel, mais elle se rend vite compte que les femmes ne prennent pas une place aussi importante que dans son univers. Ken, lui, est agréablement surpris de constater que le monde des humains est mené par les hommes. Lorsque Barbie retrouve Gloria (America Ferrera) la fille qu’elle cherchait, elle retourne avec elle et son adolescente à Barbieland, mais s’aperçoit que Ken a transformé l’endroit en « Kendom » afin de reproduire le système patriarcal observé dans le monde réel.


Découragée, Barbie songe à tout laisser tomber, mais Gloria la persuade de se battre. Ensemble, elles mettent au point un plan pour sauver Barbieland. Margot Robbie interprète la Barbie « typique » et Ryan Gosling son Ken, qui n’a aucune autre volonté que celle d’attirer son regard. Les deux sont excellents dans leur rôle respectif. Ryan Gosling se révèle être un Ken très convaincant et drôle. Il donne l’impression d’avoir eu beaucoup de plaisir avec ce rôle.


Margot Robbie semblait un choix évident étant donné sa ressemblance avec Barbie, mais peu savent que ce projet est né de sa propre initiative. En entrevue pour la promotion du film, elle a avoué s’être intéressée à Barbie en raison du sentiment d’amour ou de haine que la poupée évoque chez plusieurs.


Les détails provenant de la poupée Barbie et de son univers sont bien représentés. Le film est visuellement attrayant et le rose est partout. Le tournage du film a créé une pénurie mondiale de peinture rose tant il en a fallu pour recréer l’univers de la célèbre poupée.


Malgré les attentes d’une comédie un peu insignifiante à voir pour le plaisir, il n’en est rien. Ceux et celles qui souhaitaient un film léger à regarder en famille seront certainement déçus. Les sujets traités sont plutôt sérieux et les enfants ne seront probablement pas en mesure de comprendre les allusions au féminisme, au patriarcat et à la misogynie qui imprègnent la totalité du film de façon évidente. Barbie fait réfléchir.


Le féminisme est en effet un point central du film, mais il ne sert pas pour autant à piétiner sur les hommes. Au contraire, même si à Barbieland les femmes sont celles au pouvoir contrairement au monde réel où le système patriarcal est à son paroxysme, vers la fin du film, les choses s’équilibrent. Lors d’une entrevue pour la promotion du film, la réalisatrice Greta Gerwig a avoué avoir voulu s’adresser aux femmes et aux hommes dans une perspective d’égalité des sexes.


D’ailleurs, vers la fin du film, Barbie console Ken qui se retrouve coincé entre le rôle du faire-valoir de Barbie et celui de macho qu’il a adopté après avoir visité le monde des humains. Tout en tentant de cacher ses larmes, il avoue ne pas savoir qui il est réellement. Barbie réagit en lui disant qu’il peut ressentir des émotions et qu’elle s’excuse de l’avoir trop souvent tenu pour acquis. Les personnages masculins ont donc eux aussi droit au regard empathique de la réalisatrice et ont leur place dans l’histoire.


Un autre moment touchant du film est lorsque le personnage d’America Ferrera s’adresse à celui de Barbie et lui énumère toutes les choses qu’une femme doit et ne doit pas être ainsi que les difficultés auxquelles elle doit faire face au quotidien en société. Ce monologue a certainement résonné chez les femmes qui ont vu le film tant il est empreint de vérité.


Ces deux messages sont importants et abordés de manière brillante. La société s’attend à certaines choses de la part des hommes et des femmes et tenter de constamment combler ces attentes peut être lourd pour tous. Le film l’aborde de belle façon.


En conclusion, malgré les sujets sérieux que le film aborde, il n’en est pas moins divertissant. La naïveté de Barbie et l’air charmeur de Ken réussissent à séduire et malgré certaines lacunes au niveau de l’histoire (à un moment je me suis demandé où s’en allait le film) et une fin un peu longue (lorsque Barbie discute avec sa créatrice), il s’agit d’un film amusant qui vaut la peine d’être vu.


7/10

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